Ce roman raconte l’histoire de Noémia, 19 ans, et Tristan, 21 ans, qui s’attire mutuellement. Mais voilà ce n’est pas une romance ordinaire puisque Tristan est sans abri. Lectrice confirmée de littérature Young Adult, j’évite scrupuleusement les romances qui sont souvent bourrées de clichés. Ici, ce n’est absolument pas le cas et c’est rafraichissant. On a une romance complètement inhabituelle qui nous fait découvrir le monde de la grande précarité des SDF. On a tous déjà croisé un mendiant au bord d’une rue, on l’a ignoré ou pas avant de retourner vivre notre vie pleine de confort. On prend rarement le temps de penser au quotidien de ces personnes-là, et ce livre nous le permet.
Pendant une lecture, nous sommes dans la peau d’un mendiant en plein hiver qui doit combattre le froid, la solitude, le regard des gens. Mais la précarité n’est pas le seul thème abordé dans ce roman. En effet, on a droit aux thématiques grave de la drogue, de l’alcool, de l’harcèlement et même de la prostitution. C’est pour cette raison que ce roman sort de l’ordinaire, il se révèle très intéressant, fort touchant et bouleversant.
A côté de ça, les personnages principaux sont légèrement agaçants parce qu’ils ne cessent de se poser des questions sur ce qu’ils devraient faire ou non. Au début, c’est vraiment fatiguant mais au final c’est tout-à-fait compréhensible donc pas si gênant. Les personnages secondaires sont assez intéressants et leurs intrigues personnelles mériteraient d’être plus développées.
Ce roman est plutôt facile à lire, les chapitres sont courts et fluides. Les points de vue alternent entre Noémia, Tristan mais aussi d’autres personnages plus ou moins importants. Dès le début, on a envie d’en apprendre plus, d’en lire plus. Noémia comme Tristan cache de lourds passés qu’on meurt d’envie de découvrir. On se demande ce qu’il s’est passé pour que Tristan en arrive là, comment les deux personnages vont nouer une relation malgré la société, leur statut qui les sépare. Et puis surtout comment cela va-t-il finir ?
L’auteur fait ainsi preuve d’originalité en nous proposant deux fins alternatives. L’une est plus probable, peut-être plus réaliste mais aussi plus rapide. Si elle conclut l’histoire entre nos deux personnages principaux, elle ne met pas fin aux intrigues des autres personnages et ça c’est dommage. L’autre est beaucoup plus complète et développée et a le mérite de mettre un terme à toutes les intrigues. Je dois avouer que le principe de fin alternative me dérange un peu parce que j’estime qu' un auteur doit prendre position en ne choisissant qu’une seule fin possible. Mais cette double fin nous permet de choisir celle que l’on préfère et c’est peut-être pas plus mal.
Pour conclure, La rue qui nous sépare est une romance originale qui aborde des thèmes importants mais le principe de fin alternative est, à mes yeux, assez lâche. C’est mon seul regret mais ça reste tout de même une lecture que je vous recommande.
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